C’est une vidéo un peu spéciale que je vous présente aujourd’hui, puisqu’il s’agit de la dernière vidéo enregistrée par Esther, quelques jours avant son accident, et qui trainait depuis, non montée, sur un disque dur….

C’est l’interview de Vanessa Yung, qui pratique le coaching alimentaire et la médecine chinoise, et également blogueuse pour Happy Crasy Brocoli ! Esther l’avait déjà consultée à de nombreuses reprises, comme vous pourrez le lire dans cet article….

Pour découvrir cette vidéo, vous pouvez la consulter sur le blog, ou sur la chaîne Youtube de Matcha-détox.

L’interview

Esther :
Vanessa, vous êtes coach alimentaire, alors dites-moi :
qu’est-ce qui vous a donné envie de pratiquer ce métier, et quel est votre parcours?
Comment est-ce que vous avez eu envie de partager ça avec les autre
s ?

Vanessa :
En fait, j’ai commencé par la médecine chinoise, parce que je suis d’origine chinoise par mon père. Je n’y suis pas arrivé tout de suite. Mais un moment donné, dans ma vie, il m’a semblé que ça pouvais être intéressant, quand même, que je me penche sur ce sujet là, étant donné que j’avais envie de d’avoir une activité professionnelle qui soit utile, à mon sens. Ça ce serait plus utile que par exemple vendre de l’Internet comme je faisais à l’époque.t

Une formation métier… mais c’était pas clair ; je pense que j’étais encore vraiment complètement imprégnée de l’idée de ce que c’est de prendre la responsabilité de son corps. Et du coup tout, en faisant le métier de médecine chinoise, je continuais avoir du comportement alimentaire inapproprié, comment dire, ce qui fait que je suis devenu diabétique de type 2, à force de manger des cochonneries, des sucreries, des sodas, de la junk food… tout ce qu’il y a de pire, je l’ai mangé.
Donc une fois je me suis retrouvé diabétique je me suis dit: «  Bon bah, qu’est-ce que je fais maintenant ? »
Et c’est là que j’ai commencé à chercher. En fait, je voulais absolument éviter de prendre les médicaments. C’est quelque chose qui est
profondément en moi, c’était inacceptable. Et j’ai commencé à chercher sur Internet comment on traite le diabète naturellement, si on peut le traiter naturellement et j’ai découvert en fait une espèce de monde parallèle de l’alimentation santé… Enfin à 95% en anglais, parce que sur le francophone, y’a pas grand-chose, malheureusement. Et j’ai commencé à changer mon hygiène de vie, mon alimentation. Je me suis rendu compte de l’effet spectaculaire que ça avait sur moi. En quelques jours, j’ai recommencé à gagner de l’énergie, a perdre du poids… Donc ça a été vraiment incroyable!
Et je me suis dit que c’était quelque chose que j’avais vraiment envie de partager, de faire découvrir aux autres. Donc j’ai fait une école américaine de coaching santé, de nutrition intégrative plus exactement.
Donc voilà j’ai fait l’école. J’ai obtenu la certification. Et je me suis lancé dans le coaching santé.

Esther :
D’accord, alors le coaching santé cela consiste en quoi exactement ?

Vanessa :
Le coaching santé finalement c’est assez simple ; c’est accompagner les gens et leur montrer comment changer leur alimentation pour avoir une meilleure santé. C’est-à-dire : l’alimentation, le mode de vie, et l’hygiène de vie. Car le coaching santé, ce n’est pas que l’alimentation, c’est-à-dire changer ses habitudes alimentaires.
Moi, je tiens beaucoup à ce que les gens restent dans le plaisir, par rapport à l’alimentation. D’ailleurs je suis la première concernée lorsque l’on parle de tout ça. Je suis incapable de me forcer à manger des choses tous les jours, juste pour être en bonne santé. Si cela ne me plaît, pas ça va être très difficile de tenir sur le long terme.
Quand on veut être en bonne santé il ne s’agit pas de faire un régime. Il faut changer son alimentation sur le long terme, que l’on va faire naturellement. Donc, on va acquérir des habitudes.
Et l’on ne peut pas faire ça avec des aliments que l’on aime pas.
Par exemple, si vous me demandez à partir d’aujourd’hui de ne manger que du poisson parce que c’est bon pour la santé. Moi je déteste le poisson, je ne vais pas le faire.
Donc, moi, j’accompagne des personnes qui veulent améliorer leur santé, qui veulent changer leur hygiène de vie, qui se rendent compte que leurs habitudes alimentaires ne correspondent pas à des critères de qualité. Sur le plan… il y a des pesticides, des vitamines, voilà.

Un sandwich de fast-food sur le plan nutritifs, ça va être un peu à peu près zéro.
Alors qu’une poignée de légumes, cela va être riche en vitamines, en nutriments, minéraux, donc c’est important de comprendre tout ça.
C’est important d’être autonome. Ce que j’aime beaucoup aussi, c’est montrer aux gens qu’ils peuvent apprendre à se nourrir, à changer de vie, comprendre pourquoi ils le font, comment cela fonctionne ; parce qu’ensuite cela leur donne la liberté de le faire tout seul. Moi je ne vais pas les accompagner toute leur vie. Ce n’est pas mon but.

Mon but, c’est de leur montrer le chemin ; de les accompagner pendant un bout du chemin. Et une fois qu’ils sont autonomes, ils peuvent continuer leur chemin tout seul. Après, ils peuvent toujours me recontacter en cas de doute ou quoi que ce soit. Mais le but, c’est vraiment l’acquisition de l’autonomie pour les clients.

Esther :
Alors quelqu’un qui vient vous voir et qui vous demande de l’accompagner en coaching santé : Concrètement comment est-ce que cela se passe?

Vanessa :
Alors, on commence par faire un premier entretien, qui est gratuit et qui permet de faire un bilan. Afin de voir quelles sont les besoins de la personne. Si ce que moi je propose correspond à ce que la personne recherche. Si on s’entend bien et si on voit que l’on pourra travailler ensemble. La personne va forcément venir avec des questions, donc je vais en profiter pour y répondre. Et l’éclairer sur des sujets qui sont importants. Et voilà.
Une fois que la personne a effectivement décidé qu’elle allait travailler avec moi, je propose un programme qui s’étale sur six mois. On se voit deux fois par mois, pour justement suivre petit à petit la progression.

Je travaille essentiellement avec la méthode du Kaizen, qui est une méthode japonaise qui s’appelle « la méthode des petits pas ». Cette méthode consiste à faire des tout petits changements, pour ne pas créer de stress par rapport à la démarche. C’est-à-dire que, si du jour au lendemain, vous vous dites « à partir de ce soir, j’arrête, je ne mange plus de pain, plus de pâtes, plus de chocolat, plus de bonbons plus gâteau, plus de frites… Je ne mange que des légumes et du poisson », ça risque d’être un peu compliqué. Il y a très peu de gens qui sont capables d’opérer de tels changement; cela existe mais c’est est difficile de le faire sur le long terme.
Il ne faut pas oublier qu’on est pas dans un régime. On est vraiment dans un mode d’alimentation qu’ on installe pour le long terme.
95 % des gens ne vont pas y arriver. C’est-à-dire qu’au bout de trois jours ou deux semaines, trois mois, six mois, un an, ils vont finir par craquer. Ils vont lâcher. Ils vont faire une première entorse, puis une autre, puis encore une autre… c’est de plus en plus fréquent jusqu’au moment où ils vont craquer et lâcher !
Et tout ce qu’ils avaient fait, ils vont le reperdre et revenir en arrière, voir pire.
En matière de perte de poids, cela se traduit par l’effet yo-yo. Une prise de poids supérieure à ce qu’on a perdu. Donc là, on n’a rien gagné du tout!
Donc moi, je ne travaille pas comme ça, car je veux absolument éviter la frustration et le stress dans la démarche que l’on entame. Donc je fais faire de petits changements. Les nouveaux changements sont mis en place, au fur et à mesure que les premiers changements sont assimilés et vraiment inclus dans la routine. Et les gens s’en rendent beaucoup moins compte, voir pas du tout.
En général, on commence par le petit-déjeuner : Je ne fais jamais changer tout le petit-déjeuner d’un coup, par exemple. Disons que si il y a trop de tartines, si il y a a quatre tartines, avec du Nutella, on va commencer par exemple par supprimer le Nutella, ou alors ne faire que deux tartines. Et petit à petit, comme ça, on va aller vers un petit déjeuner équilibré, pas trop violemment.

Esther :
Vous utilisez aussi la médecine chinoise et l’acupuncture ; alors, quels sont les liens entre ces deux pratiques?

Vanessa :
Déjà entre la médecine chinoise et l’acupuncture, ce sont deux pratiques et médecine qui prennent la personne dans son ensemble, donc holistiques. Ce ne sont pas des pratiques où l’on travaille par petit bout, par petite partie, juste sur un symptôme ou un autre. On considère que la personne est un ensemble : corps et esprit. Donc on travaille sur la personne et non pas sur ses symptômes. Ensuite, c’est surtout très complémentaire.
Le côté médecine chinoise, énergétique, on ne le retrouve pas dans le coaching; et du coup cela rajoute une dimension supplémentaire à ce qu’on peut faire ensemble. On va travailler plus profondément, en terme d’énergie, sur la santé en général, en plus de ce qu’on fait sur l’alimentation. On va travailler aussi sur l’émotionnel, ce qui peut être très utile, surtout lorsqu’on parle de nourriture.

Esther :
Vous travaillez beaucoup autour de la prise de poids puisque c’est un peu un problème que rencontre beaucoup de personnes aujourd’hui. Quelles sont les mécanismes de la prise de poids aujourd’hui, et comment les éviter ?

Vanessa :
Alors c’est vaste.
Ça risque de prendre un petit moment (rires).

Esther :
Si vous deviez résumer ça en quelques phrases, vous expliqueriez ça comment ?

Vanessa :
Il y a plusieurs choses : à l’ heure actuelle, notre alimentation comporte beaucoup trop de glucides. Les glucides, en fait, c’est tout ce qui va se transformer en sucre une fois que l’on a mangé. Ça veut dire le sucre, mais aussi le pain, les pâtes, les bonbons, les gâteaux, ça veut dire les pommes de terre, les sodas, tout ça est bourré de glucides.
Donc, quand on consomme beaucoup de sucre, cela fait monter la glycémie dans le sang ; c’est à dire le taux de sucre dans le sang.
Et ce qui se passe quand le taux de sucre est trop élevé dans l’organisme, le pancréas va produire de l’insuline pour enlever le sucre du sang et le stocker dans les cellules, et dans le foie pour donner de l’énergie. Dans les cellules, c’est de l’énergie immédiate, et dans le foie, c’est du stockage pour après. Sinon il faudrait que l’on mange en permanence, si il n’était pas possible de stocker pour avoir un peu d’avance.
Le problème, c’est que si l’on mange trop sucré, une fois que çà a remplit tous les stocks, et qu’il reste encore du sucre dans le sang, et bien il faut bien en faire quelque chose… le corps, tout ce qu’il sait faire, c’est prendre du sucre et le transformer en gras ; puis le stocker sous forme de graisse dans les tissus. Cela, c’est le mécanisme de la prise de poids.
Et le problème, en plus, c’est que si le sucre est trop souvent trop élevé dans le sang, on va donc avoir une production d’insuline trop élevé, et trop longtemps.
Par exemple, si vous aimez grignoter, vous avez le taux d’insuline qui va monter beaucoup plus souvent, que si vous mangez juste trois repas par jour. Donc cela veut dire que du coup, à un moment donné, le corps va commencer à résister à l’insuline. Il ne va plus laisser entrer l’insuline dans le sang, et dans les cellules, pour y stocker le sucre. Il va stocker encore plus au niveau du gras. Et ça c’est un mécanisme, qui en plus, au bout d’un certain temps, va mener au diabète.
Donc, en gros, cela veut dire que pour pouvoir renverser le processus, il faut diminuer la consommation du sucre et espacer les prises alimentaires. Bannir le grignotage.

Esther :
Une alimentation équilibrée, en quoi est-ce que ça consiste ?

Vanessa :
Alors encore un vaste sujet.
Il y’a beaucoup de choses à dire. On va faire court : ce serait revenir à la cuisine maison premièrement, réduire au maximum tous les produits industriels, tous les plats préparés : les paquets de gâteaux, les paquets de bonbons… On peut faire de la pâtisserie et des biscuits maison, sans y mettre tout ce qu’on ajoute en agroalimentaire : les sucre rajoutés partout, les gluten rajoutés partout.. Les conservateurs, les huiles hydrogénées, etc….
L’idée c’est vraiment ça! Quand on cuisine maison, on mange mieux. Maintenant, cuisiner maison avec de la farine et du sucre dans les tous les coins, cela ne va pas marcher non plus.
Donc il faut simplement réduire les glucides et augmenter les légumes, manger de la viande de bonne qualité. C’est-à-dire des animaux qui ont été élevé selon leur nature. Par exemple, un bœuf ne mange pas du granulés, ni du maïs ; un bœuf ça mange de l’herbe. Une poule ne mange pas du maïs non plus ; une poule doit picorer dans la terre, ce qu’elle trouve : des petites graines, des vers de terre, etc…
C’est vrai que ce n’est pas quelque chose qui est forcément facile à trouver. Mais de plus en plus, quand même. L’offre s’adapte à la demande, tout simplement. Il y a de plus en plus de demande pour des produits de qualité. Du coup, on en trouve de plus en plus facilement. Par exemple dans Google vous tapez « bœuf élevé à l’herbe », et vous allez voir que vous vous allez pouvoir en acheter.
Ça veut dire aussi arrêter de faire la chasse aux gras, mais plutôt faire la chasse aux glucides.

Esther :
Quelles sont les trois conseils, que vous donneriez à une personne qui souhaite équilibrer son alimentation ?

Vanessa :
Les trois premières choses à faire : diminuer le plus possible les produits industriels, augmenter les légumes et la troisième chose qu’est-ce que ça pourrait être au niveau alimentaire ?

Esther :
Au niveau de la santé au général, ce qui permettrait d’avoir un meilleur épanouissement physique ?

Vanessa :
Je dirais qu’il y en a quatre en fait :
Travailler sur la qualité du sommeil c’est vraiment fondamental. Et faire un minimum d’exercice, parce que malheureusement sur ce plan-là aussi, on est bien éloigné de la nature de l’homme, au départ. Qui était en fait un animal qui bougeait tout le temps : quand on était des chasseurs-cueilleurs et qu’on vivait dans des cavernes, on passait notre temps à bouger. On courait pour chasser, on courait pour échapper, on pêchait, on grimpait, on sautait… on se déplaçait d’un lieu à l’autre en permanence. Le mode de vie sédentaire actuel n’a plus rien à voir avec ça. Donc faire du sport une fois par semaine c’est mieux que rien, mais l’homme normalement bouge tout le temps. Il faut faire attention à éviter d’être trop longtemps assis. Il faut sortir et marcher. Il n’est pas forcément question de faire de l’intensif mais plutôt de faire du régulier.

Esther :
Alors Vanessa, dites-moi, quels sont vos projets pour 2018 ?

Vanessa :
J’ai commencé à faire des ateliers de cuisine, avec ma collègue avec ma collègue Sylvie Gambier : des « ateliers de Sylvie » à Rouen, rue Beauvoisine. Samedi, on vient de faire le premier atelier-conférence sur l’alimentation, pour allier la théorie et la pratique. Il y avait une partie théorique et une partie cuisine : nous avons cuisiné notre repas.
J’ai bien intention de recommencer ! Je vais choisir une date avant l’été ; et d’ici là on a déjà prévu un atelier sur le diabète pour aider les gens à mieux manger parce que cela demande une attention particulière
Ça me paraît déjà pas mal.

J’ai décidé de me lancer dans une activité de conseillère culinaire chez Guy Demarle, avec un axe vraiment cuisine santé.
Donc là, il s’agit de se déplacer à domicile, chez des gens qui se réunissent à plusieurs. Faire des recettes avec eux, et ensuite les conseillers par rapport au matériel, par rapport aux recettes, par rapport à la santé. Répondre à toutes les questions qui peuvent se présenter.

Continuer bien sur mon activité en individuel en coaching santé et en médecine chinoise. A heure actuelle, je fait plus de médecine chinoise, que de coaching santé. J’aimerais bien inverser la tendance, en fait. Je me rends compte que c’est quelque chose qui demande un travail en amont, pour que les gens arrivent, en fait, à l’idée du coaching… Il ne suffit pas de s’installer et de dire « je fais du coaching. Venez vous faire cracher… » Les gens doivent faire tout un travail, pour en arriver là.
Donc c’est ce que j’essaye de faire avec toutes ces histoires d’ateliers. Amener les gens à comprendre la nécessité du coaching.

Esther :
Merci beaucoup Vanessa. On vous souhaite le meilleur pour tous ces projets !

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